Défense de thèse de François Polet
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Place des Orateurs
4000 Liège Voir la carte
La Faculté des Sciences Sociales a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Monsieur François Polet en vue de l'obtention du Doctorat en Sciences politiques et sociales.
Titre de la thèse :
L’émergence de la Lucha et des mouvements citoyens
Un nouvel usage militant de l’international en République démocratique du Congo
Cette thèse vise à dégager les conditions, formes et effets d’une nouvelle modalité de l’extraversion des mobilisations collectives en République démocratique du Congo. Elle démontre que l’ascension de la Lucha et des « mouvements citoyens » entre 2012 et 2018 traduit un usage militant de l’international qui, par le recours aux réseaux socio-numériques, court-circuite les chaînes d’interdépendance du marché du développement. La clé de cette stratégie réside dans la mise en visibilité d’une authenticité militante, dans un contexte de faible légitimité de la société civile établie et d’une revalorisation internationale des luttes africaines dans la foulée des Printemps arabes.
La thèse s’attache à restituer la genèse d’une entreprise de mobilisation sortant de l’ordinaire - par son répertoire d’action, sa forme organisationnelle et son rapport à l’engagement. Elle met au jour les ressorts du processus d’accumulation de capital symbolique de la Lucha, en particulier le rôle des journalistes internationaux, les modalités de conversion de ce capital en influence dans les arènes nationale et internationale et les formes d’appropriation individuelle et collective de l’aura associée à la marque « Lucha » et au label « mouvement citoyen ». La thèse conforte le discours théorique émergent plaidant pour une approche plus nuancée des effets des processus d’internationalisation des mobilisations africaines, qui ne sont pas automatiquement vecteur de dépolitisation. L’expérience de la Lucha confirme néanmoins l’idée selon laquelle l’internationalisation des collectifs d’engagement accentue les inégalités entre militants et l’écart avec les registres locaux de la légitimité politique.
Jury
La thèse est dirigée par Marc Poncelet, Professeur ordinaire, Université de Liège
Membres du jury :
Johanna Siméant-Germanos, Professeure, École normale supérieur de Paris
Benjamin Rubbers, Professeur ordinaire, Université de Liège
Pascal Kapagama Ikando, Professeur ordinaire, Université de Kinshasa (RDC)
Marie-Emmanuelle Pommerolle, Maîtresse de conférences Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Chercheuse à l'Institut des mondes africains