(Newsletter de la Fass du 23 février 2016)

 

Diplômée en agent d'éducation dans une école de qualification, Cassandra Delhalle s'est assez rapidement intéressée à la dynamique de groupe et aux actions collectives. Après ses études à l'HELMo ESAS, le désir d'acquérir un spectre de compréhension plus vaste du  travail social communautaire et du secteur associatif et culturel, l'a conduit à entreprendre un Master en Sociologie à l’ULg. A l'issue de celui-ci, en 2015, Cassandra Delhalle est recrutée comme  travailleuse sociale à la Maisons de Jeunes (MJ) de Saint-Nicolas où elle était  bénévole depuis cinq ans. 

 

cassandra

 

Sa réflexion sur la citoyenneté se poursuit aujourd'hui, plus armée. Favoriser la participation citoyenne, telle est la mission de nombreuses associations d'éducation permanente. Comment permettre à des jeunes d'établir un regard critique sur leurs conditions de vie, sur leurs droits, leurs pouvoirs d'agir ? Sociologue et professeure de danse, Cassandra Delhalle cherche à rassembler expression du corps et expressions citoyennes. Vivre la danse hip-hop, en tentant d'exprimer un message, conduit assurément à renforcer une certaine réflexivité chez les jeunes et leur permet de prendre conscience qu'ils ont une parole, une identité. Mais, s'interroge-t-elle à présent, peut-on envisager que de telles actions culturelles, au-delà de ces paroles précaires et peu écoutées, puissent se faire à l'avenir le vecteur d'une véritable critique sociale et politique ? Telle est la question sociologique centrale qui irrigue à présent ses réflexions.

Cassandra Delhalle a découvert l'intime et nécessaire complémentarité qui existe entre l'action de terrain et les sciences humaines et sociales. D'une part, son diplôme d'assistante sociale lui confère l'habilité relationnelle nécessaire à tout contact avec un public jeune et la capacité de saisir au plus près leur(s) réalité(s).  D'autre part, l'expertise scientifique acquise à l'occasion de son master lui offre les outils théoriques et les cadres analytiques lui permenttant de penser le concept de participation citoyenne d'une façon plus nuancée que ce qu'un a priori forcément complaisant n'autorise. La difficile institutionnalisation de la critique sociale (Boltanski), les échelles de participation citoyenne (Arnstein) et la lutte pour la reconnaissance (Honneth) sont autant de théories qui, à présent, lui permettent de réfléchir à sa pratique et de lui donner un sens. Cette double compétence au sein du secteur de l'éducation permanente lui permet à la fois de nourrir les échanges avec ses collègues, de mettre des mots sur ce qui se donne à voir, telles des injustices, et d'accéder à la légitimité du discours auprès de diverses instances institutionnelles ou publiques.

 

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