constant piscartConstant Piscart a derrière lui 18 ans d’expérience professionnelle dans la Coopération au Développement (Associations et Coopératives). Il a travaillé au Pérou, au Guatemala, en Espagne. Il est depuis 13 ans responsable pays et représentant légal d’une ONG internationale active dans l'agroécologie et les systèmes alimentaires.

Fort d'une formation hybride en Management et Population et Développement, il est spécialisé en renforcement de capacités pour les personnes et organisations, gestion de projets, financements, stratégies d’autonomisation, certification bio, diffusion. Il contribue à la co-construction des équipes et organisations régionales/nationales, y compris les stagiaires et volontaires. Il a aussi une expérience avec des bailleurs multi-niveaux et des acteurs de la société civile péruvienne.

Témoignage 

"Coopération et développement" : ces deux mots résonnaient dans ma tête depuis que j’étais sorti d’HEC avec un master en management international. Ces premières études m’avaient donné l’opportunité de connaitre le business modèle anglo-saxon, la Responsabilité sociale des entreprises, l’Erasmus et le système de l’ONU.

Jeune diplômé, mon destin était de travailler comme gérant de supermarché ou golden boy dans le secteur de la finance avec salaire sonnant et trébuchant. Je pris pourtant le pari contre vents et marées de me lancer dans les relations Nord/Sud, enchainant trois contrats dans différentes ONG belges. Je suis parti à l’international chez Oxfam Espagne (centrale de commerce équitable) et responsable de projet Oxfam dans les camps de réfugiés sahraouis. Je n’étais plus diplômé sans expérience !

A cette étape de mon parcours, j’avais 28 ans et une question revenait "Comment mieux comprendre les dynamiques des projets Nord/Sud et être préparé pour y faire carrière ?" J’avais entendu parler d’une spécialisation à l’ULiège et ai décidé d’entreprendre un nouveau Master en Sciences de la Population et du Développement à la Faculté des Sciences Sociales. Ces 2 années ont profondément changé mon regard sur le développement, l’université m’a appris en quoi la sociologie donne les clés de lecture des sociétés. Les 2 stages du master (dans une coopérative de commerce équitable au Guatemala puis au Pérou dans la coopération) m’ont permis d’acquérir une expérience de terrain supplémentaire.

Je suis sorti enrichi par les échanges avec les élèves de différents horizons et les professeurs de socio-anthropologie, histoire du développement, droit, démographie, économie sociale. L’aboutissement de ces études était la rédaction d’un mémoire sur le passage d’une activité informelle au commerce équitable. Et surtout savoir comment se différencier sur un marché du travail en crise.

J’ai choisi d’utiliser ce Master en Population et Développement (terminé en 2009) comme levier et avec patience cela fait 13 ans que je suis Coordinateur au Pérou, travaillant avec des coopératives dans 5 régions du pays pour Autre Terre. J’ai appris au-delà des techniques de gestion, comment mettre le "bénéficiaire" au premier plan, comprendre les différents acteurs, poursuivre une autonomisation grâce à la planification stratégique et la création de valeur ajoutée de leur travail. C’est ce regard technique ou micro avec une perspective globale qui m’ont permis de mettre sur pied - avec le soutien de mes alliés péruviens - des coopératives (de producteurs et recycleuses) représentatives de toute la région andine.

La coopération et les relations Nord/Sud vivent aujourd’hui des mutations. L’ONG et l’agence de coopération sont devenues des acteurs secondaires dans le développement, car le marché, les états (parfois naissants), la société civile locale gagnent en puissance. Petit à petit, la vision manichéenne et paternaliste de la coopération cède le pas à une construction d’égal à égal. A un moment où les sociétés occidentales sont en crise, la notion même du développement est questionnée pour faire place à de nouvelles relations Nord/Sud.

Mise à jour : mars 2024

modifié le 18/03/2024

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