Catherine Marry
Catherine Marry, Docteur Honoris Causa de l'ULiège sur proposition de la FaSS (2019)
Les champs de recherche de Catherine Marry s’inscrivent à l’intersection entre la sociologie de l’éducation, du travail et du genre. Ses travaux occupent une place centrale dans la recherche sur les femmes dans les professions hautement qualifiées. Ils mettent en lumière les dimensions et enjeux psycho-sociaux des rapports de pouvoir ; analysent les fonctionnements de couple et organisationnels qui produisent encore de nos jours des inégalités sexuées en termes de carrière, et cela même dans des couples hautement diplômés ou dans les professions et secteurs féminisés. Ses nombreuses publications montrent aussi la marque de la famille d’origine dans les orientations atypiques (en ingénierie, informatique, dans le monde académique et les Ministères, dont actuellement celui de la culture, ses intérêts les plus récents portant sur le monde de la musique).
Notre collègue se présente volontiers comme une ‘convertie’ à l’analyse de genre et à la sociologie. Jeune économiste, elle rejoint d’abord le LEST (laboratoire d’économie et de sociologie du travail) d’Aix en où elle compare les hiérarchies salariales entre la France et l’Allemagne. C’est là que progressivement et notamment suite à une rencontre décisive avec Anne-Marie Daune-Richard, elle prend conscience de l’aveuglement androcentrique sous un couvert de neutralité sexuée des recherches scientifiques portant sur le travail. Elle rejoint alors Paris et le Lasmas (Laboratoire d’analyse secondaire et méthodes appliquées à la sociologie) rebaptisé ultérieurement Centre Maurice Halbwachs. Dès 1995, elle s’implique aux côtés de Margaret Maruani dans la création et la direction du réseau MAGE, réseau interdisciplinaire et international reconnu et très actif autour des questions du marché du travail et du genre à l’origine de la revue ‘travail, genre et société’. Elle a aussi été responsable, dix ans durant de l’équipe PRO (Professions-Reseaux-Organisation) qui a formé des enseignant.e.s chercheurs talentueux. Elle a encore enseigné durant sept ans à l’école des hautes études en sciences sociales, contribuant significativement à la reconnaissance des recherches et des enseignements sur le genre. Aujourd’hui, elle continue à encadrer et conseiller la nouvelle génération de chercheur.e.s. intéressé.e.s par ces questions, et cela avec beaucoup de bienveillance et d’ouverture. Elle a été professeure invitée à Montréal, à Fribourg, à Moscou et St Petersbourg et donne de nombreuses conférences de Bonn à Varsovie en passant par Barcelone ou Liège où elle est venue présenter son dernier ouvrage (le plafond de verre et l’état) en 2017. Elle travaille actuellement sur le genre dans le champ musical.
